Chaque jour, une épave : 30 décembre 1917, l’Attack et l’Aragon

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Chaque jour, découvrez dans www.plongee-infos.com l’histoire d’une épave, coulée à la même date par le passé, quelque part près des côtes françaises ou ailleurs dans le monde, déjà explorée… ou pas ! Vous retrouverez ainsi quotidiennement un nouveau site, pour vous confectionner une collection passionnante pour vos futures plongées ou simplement pour explorer… l’Histoire!

De nombreux plongeurs ont l’habitude d’aller explorer les belles épaves de la côte égyptienne en mer rouge, mais bien peu savent que de nombreuses autres épaves restent à découvrir du côté méditerranéen de l’Egypte. Toute la côte nord, de Port Saïd à l’entrée du canal de Suez, jusqu’à la frontière libyenne, est constellée d’épaves, datant notamment des deux derniers conflits mondiaux. Au départ de la splendide ville d’Alexandrie, perle du Moyen-Orient encore auréolée de sa gloire passée avec les restes de son fameux phare et sa célèbre bibliothèque reconstituée depuis peu, certaines de ces épaves peuvent être explorées et l’on peut trouver à Alexandrie des clubs de plongée qui proposent ces épaves. Voici l’histoire de deux d’entre elles, dont le destin fut lié par leur naufrage.

Le HMS Attack était un destroyer contre-torpilleur anglais construit en 1911, qui a servi pendant la Première Guerre mondiale et a été coulé en 1917 en Méditerranée par un U-Boat allemand. Il était le troisième navire du nom à servir dans la Royal Navy.

L’Attack a été construit au chantier de Yarrow & Company à Glasgow. D’une longueur de 76 mètres et une largeur de 8 mètres pour 2,7 mètres de tirant d’eau, il a été lancé le 12 décembre 1911.

L’Attack et l’Archer (sister-ship) utilisaient des chaudières à vapeur à turbines de 16000 cv à des pressions plus élevées que les autres destroyers et étaient par conséquent plus rapides. Réalisant 31 noeuds (57 km/h), il portait deux canons de 100 mm, d’autres plus petits et des lance-torpilles de 21 pouces (533 mm). Il était mené par un équipage de 72 hommes.

L’Attack, qui faisait partie de la première flottille de destroyers, a pris part à la bataille d’Heligoland Bight le 28 août 1914. Puis le 24 janvier 1915, l’Attack, commandé par le capitaine de corvette Cyril Callaghan, participa à la bataille de Dogger Bank, toujours dans le cadre de la première flottille de destroyers. Lors de cette bataille, il se porta au secours du croiseur de combat Lion, gravement endommagé.

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Le 10 mars 1915, en compagnie de ses sister-ships Ariel et Acheron, l’Attack cherchait un sous-marin allemand signalé près d’Aberdeen. À 10h10, l’Attack aperçut l’U-12 et ouvrit le feu. Celui-ci plongea et monta son périscope. L’Ariel l’aperçut alors à une distance de 200 m et l’éperonna. En moins de deux minutes, le sous-marin était revenu à la surface pour que l’équipage puisse s’échapper. Les destroyers ont alors ouvert le feu, tuant et blessant certains des marins qui s’échappaient. À 10h30, l’U-12 finit par sombrer. 19 hommes ont été tués; les destroyers ont sauvé 10 survivants.

Puis l’Attack prit part à la bataille du Jutland le 31 mai 1916 avec la première flottille de destroyers.

Le 27 décembre 1917, l’Attack et deux autres destroyers escortaient deux navires de transport, RMS Aragon et SS Nile, de Malte vers l’Egypte. Le liner Aragon, avait été réquisitionné par le gouvernement britannique à la Royal Mail Steam Packet. Co. Au début de la Première Guerre mondiale. Construit en 1905 par les chantiers Harland & Wolff Ltd de Belfast, c’était un paquebot de 156 mètres de long sur 18 mètres de large et 9,4 mètres de tirant d’eau, jaugeant 9588 tonnes, propulsé à 16 nœuds par deux moteurs à vapeur de 827 cv. Il était employé comme transport auxiliaire et, en décembre 1917, apportait des renforts à l’armée opérant en Palestine. Le navire était à pleine capacité, avec pas moins de 2 700 personnes à bord, dont environ 2 500 étaient des troupes.

Le convoi, pris dans un fort coup de vent au large de la côte égyptienne, le dimanche 30 décembre 1917 au lever du jour, s’est divisé. Le Nile et les deux autres destroyers se rendirent à Port-Saïd, tandis que l’Aragon et l’Attack se dirigeaient vers Alexandrie. Les deux bateaux se trouvaient non loin de l’entrée du port, attendant la permission d’entrer, quand vers 11 heures le sous-marin allemand UC-34 torpilla l’Aragon, qui a rapidement commencé à couler.

Naufrage de l’Aragon. L’Attack (à g.) et le chalutier Points Castle (à dr.) lui portent secours

L’Attack et le chalutier armé HMT Points Castle vinrent à la rescousse pour récupérer des survivants à bord aussi rapidement que possible. Environ 20 minutes après avoir été touché, l’Aragon sombra et l’on entendit une seconde explosion quand l’eau de mer atteignit ses chaudières.

Naufrage de l’Aragon. L’Attack se porte au secours des naufragés

L’Attack avait récupéré près de 400 survivants. Un soldat, le sergent Harold Riddlesworth, a plongé à plusieurs reprises du destroyer dans la mer pour sauver des survivants. Il a survécu et a été décoré de la Médaille du mérite.

Le naufrage du HMS Attack

Malheureusement l’Attack fut frappé par une torpille en son milieu, qui le coupa littéralement en deux. Il coula en cinq minutes.

Ce fut alors au tour des canots de sauvetage de l’Aragon de venir au secours des centaines de survivants, avec d’autres chalutiers sont venus aider.

Ce dimanche 30 décembre 1917, dix marins de l’Attack et 600 hommes de l’Aragon ont été tués. Les épaves des deux navires se trouvent maintenant aux coordonnées: latitude 31 ° 18′ N et longitude 29 ° 49’E.

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