Chaque jour, une épave : 15 avril 1942, le Cornelis, coulé à l’île de Ré

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Chaque jour, découvrez dans www.plongee-infos.com l’histoire d’une épave, coulée à la même date par le passé, quelque part près des côtes françaises ou ailleurs dans le monde, déjà explorée… ou pas ! Vous retrouverez ainsi quotidiennement un nouveau site, pour vous confectionner une collection passionnante pour vos futures plongées ou simplement pour explorer… l’Histoire!

En ce jour anniversaire du naufrage du paquebot Titanic, nous avons préféré élaborer un article spécifique en mémoire de la catastrophe la plus médiatisée de l’histoire maritime, qui sera présenté dans notre rubrique Histoire et qui abordera des aspects particulièrement méconnus de la courte vie de ce géant des mers au destin si funeste.

Mais il est d’autres naufrages « plus modestes » pourrait-on dire, qui n’ont pas l’occasion de faire la une des journaux bien qu’ils trainent tous derrière eux, leurs cohortes de drames et de trépassés. Difficile de déterminer une échelle dans l’horreur, le nombre plus ou moins important de victimes n’étant en rien proportionnel à la peine des familles des défunts, ni même une consolation. Revenons donc à une épave plus accessible en terme de localisation comme en conditions de plongée pour son exploration…

Il en va ainsi pour le M 4445, né en 1930 sous le nom de Cornelis dans les chantiers hollandais Smit & Zoon Scheepswerven à Rotterdam, pour la compagnie Ackermans & Van Haaren, d’Antwerpen en Belgique.

Ce remorqueur en acier à vapeur de 27 mètres de long sur 6 mètres de large pour 3 mètres de tirant d’eau, était propulsé par une machine à vapeur à triple expansion de 47 cv qui actionnait une hélice.

Depuis sa construction, le Cornelis a travaillé dans les ports comme remorqueur afin de porter assistance aux navires et autres engins flottants. Il opérait sur les chantiers d´une filiale de sa maison mère, la Société de Dragages, Décrochages et Transports, dans les ports français.

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Au début de la seconde guerre mondiale, le Cornelis connut son heure de gloire en participant à la fuite du Jean Bart, cuirassé français de 48 950 tonnes : la tâche du petit remorqueur consistait à remorquer une drague à godets dans l’estuaire de la Loire, pour agrandir le chenal de sortie. Le chantier se termina le 18 juin 1940. L’étroitesse du chenal n’offrait que 40 cm d’espace sous la quille du cuirassé et moins d’une dizaine de mètres de battement de chaque côté. In extremis, le Jean Bart appareilla pour Casablanca.

Le 22 décembre 1940, le Cornelis fut réquisitionné par la Kriegsmarine allemande et rebaptisé M 4227. A cette occasion il changea de fonction pour devenir dragueur de mines pour les Allemands. Le 7 juin 1941, il changea encore de nom et devint le M 4445, assurant toujours la fonction de dragueur de mines au sein de la 42e M-flotille de La Rochelle.

Le 15 avril 1942, le Cornelis sortait en mer pour détecter d’éventuelles mines dérivantes devant La Rochelle, afin de sécuriser le couloir d’accès à la base sous-marine pour les U-Boote. Il ne rentra jamais au port. Le peu d’information dont nous disposons ne permet pas de décrire avec précision la façon dont il a fait naufrage, mais selon toute vraisemblance, il aurait sauté sur une mine qu’il aurait accrochée. Les archives allemandes ne donnèrent aucune information concernant l’équipage, le M 4445, ex-Cornelis, fut perdu corps et biens.

Bien des années plus tard, l’épave du Cornelis a été retrouvée lors d’une campagne de cartographie des fonds, aux coordonnées : latitude 46° 08’ 229 N et longitude 1° 41’ 958 W. Elle repose à une profondeur de 33 mètres sur un fond de sable clair et remonte de moins d’un mètre au-dessus du sol. Sept à huit mètres avant le fond, on peut déjà avoir une belle vision du remorqueur en entier. L’arrière est caractéristique des remorqueurs avec sa forme arrondie revenant sur le pont. Le centre de l’épave au niveau de la passerelle, n’est plus qu’un amas de tôles et de poutrelles. La cale est très ensablée et inaccessible. La proue est bien conservée et s’élève un peu plus haut que le reste de l’épave, à plus de deux mètres. Sur bâbord, l’ancre est encore en place et la chaîne est dans son écubier. Sur la poupe, le secteur de barre est resté figé en position barre à tribord, peut-être dans une dernière manœuvre désespérée pour éviter l’engin de mort qui allait l’envoyer par le fond…

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