Chaque jour, une épave : 10 juin 1862, l’Hirondelle dans le lac Léman

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Chaque jour, découvrez dans www.plongee-infos.com l’histoire d’une épave, coulée à la même date par le passé, quelque part près des côtes françaises ou ailleurs dans le monde, déjà explorée… ou pas ! Vous retrouverez ainsi quotidiennement un nouveau site, pour vous confectionner une collection passionnante pour vos futures plongées ou simplement pour explorer… l’Histoire!

Nos voisins suisses la connaissent bien, si celle-ci ne fait pas le printemps, l’Hirondelle du lac Léman fait le bonheur de nombreux plongeurs lacustres de la région de Montreux (Suisse), l’une des plus belles épaves du lac, à une profondeur accessible.

L’Hirondelle à quai, à couple du ferry Simplon

L’Hirondelle était un navire à roues à aubes en bois de 52 mètres de long sur 11 mètres de large et 3 mètres de tirant d’eau qui a été construit en 1855 par le chantier suisse Escher Wiss, de Zürich pour le compte de la société du Léman. Propulsé par un moteur à vapeur à 2 cylindres de 65 cv, ce ferry assurait la ligne à travers le lac Léman et pouvait transporter 800 passagers.

Au XIXe siècle, alors que les transports étaient encore très aléatoires et que le chemin de fer n’était pas encore développé, l’usage du bateau sur les voies d’eau était le moyen le plus sûr et le plus confortable pour se déplacer ou transporter de gros chargements. Dans les régions lacustres, la navigation était utilisée depuis des temps immémoriaux. Le lac Léman n’échappait pas à cette règle et plusieurs compagnies se disputaient le marché du transport de passagers et de marchandises d’une rive à l’autre. D’autres navires du même genre que l’Hirondelle existaient déjà, comme l’Aigle ou le Simplon, qui effectuaient quotidiennement les lignes autour du lac avec des arrêts dans les principales villes.

Sur les lacs, où l’eau est en général relativement tranquille, la navigation connaît rarement d’accidents, à part peut-être quelques collisions et accostages intempestifs. Les fonds plutôt vaseux sont peu dangereux pour les coques des bateaux, comme ce fut le cas pour l’Hirondelle peu de temps après son lancement. En février 1857 le ferry s’échoua près de Nyon, sur un banc de sable, sans dommage à sa coque. Trois navires vinrent à la rescousse pour le dégager et deux jours plus tard, il reprenait son service.

La tentative de renflouage de l’Hirondelle

Mais parfois, même dans les lacs peuvent se trouver des rochers représentant de véritables dangers pour la navigation. Le 10 juin 1862 au matin, l’Hirondelle était partie de Genève pour son tour du lac. Après Vevey, le ferry se présentait devant La Tour de Peilz, près de Montreux, à l’extrémité orientale du lac. En doublant la pointe de la Becque de Peilz, voulant éviter un petit bateau, le capitaine Hoffmann fit serrer le navire près de la rive, trop près… L’Hirondelle heurta un rocher et resta empalée sur lui.

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Après avoir cherché à dégager son navire sans succès, le capitaine Hoffmann, constatant que l’avant de l’Hirondelle commençait à s’enfoncer dangereusement, ordonna l’évacuation du ferry. De nombreux bateaux de pêches présents sur les lieux vinrent prêter main forte et l’évacuation pu se dérouler dans les meilleures conditions, dans le calme et sans aucune victime.

Dans les jours qui suivirent, on tenta par différentes manières de renflouer l’Hirondelle, en la remorquant ou bien en essayant de la soulever pour la dégager de son rocher. Mais tous les efforts demeurèrent vains. On avait placé d’autres embarcations à couple pour le soutenir, mais le navire, rempli d’eau jusqu’au pont, dépassait à peine de la surface. Les travaux s’étirèrent sur plus d’un mois, pendant lequel une tempête souffla début juillet sur le lac, détruisant toutes les installations du chantier et aggravant la situation du navire échoué. Enfin, le 29 juillet, une tempête plus forte que la précédente eut le dernier mot, l’hirondelle moribonde, glissa de sa position et s’enfonça définitivement pour se poser au pied du rocher. Mais à cet endroit, le plateau accuse une forte pente et l’épave a glissé jusqu’à s’arrêter en haut d’une falaise immergée.

Aujourd’hui, l’Hirondelle est toujours posée sur le plateau, à 200 mètres du bord, aux coordonnées : latitude 46° 26’ 748 N et longitude 6° 51’ 620 E. L’épave se trouve sur une pente assez accusée, avec l’arrière sur un fond de 58 mètres et l’avant par 41 mètres de profondeur. Un peu plus à l’écart du bord, le plateau plonge vers les profondeurs en une falaise vertigineuse. C’est en 1966, soit 104 ans plus tard, que des plongeurs amateurs ont découvert l’épave. Celle-ci, en partie envasée, a été partiellement dégagée en 2000. Depuis, l’Hirondelle est devenue le rendez-vous des plongeurs confirmés (à cause de sa profondeur). Sa silhouette fantômatique dans le vert-émeraude des profondeurs du lac et sa bonne conservation en ont rapidement fait une plongée mythique du lac Léman.

Lien vers vidéo Youtube de Diving 74 :

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