Chaque jour, une épave : 7 décembre 1941, Pearl Harbor

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Chaque jour, découvrez dans www.plongee-infos.com l’histoire d’une épave, coulée à la même date par le passé, quelque part près des côtes françaises ou ailleurs dans le monde, déjà explorée… ou pas ! Vous retrouverez ainsi quotidiennement un nouveau site, pour vous confectionner une collection passionnante pour vos futures plongées ou simplement pour explorer… l’Histoire!

Dans une rubrique dédiée aux naufrages, comment passer le 7 décembre sans aborder l’un des événements les plus marquants de la Seconde Guerre mondiale, qui vit le naufrage de toute une flotte en quelques heures : Pearl Harbor ! C’est un vrai cimetière d’épaves, même s’il n’est pas vraiment accessible aux plongeurs, puisque toute la baie est considérée comme tombe de guerre et on le comprend aisément, vu le nombre de victimes qu’a fait cette attaque surprise des forces japonaises sur la flotte américaine basée dans ce (jusque là) petit coin de paradis…

L’attaque de Pearl Harbor est une attaque surprise menée par les forces aéronavales japonaises le 7 décembre 1941 (juste 25 minutes après la déclaration de guerre du Japon), contre la base navale américaine de Pearl Harbor située sur l’île d’Oahu, dans le territoire américain d’Hawaï. Ordonnée par l’empereur du Japon Hirohito, elle visait à détruire la flotte du Pacifique de la « Navy » américaine. Cette attaque entraîna l’entrée des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale.

L’attaque, dirigée par le général Hideki Tōjō, est lancée le dimanche 7 décembre à 7 h 48. Elle est conduite en deux vagues aériennes parties de six porte-avions impliquant plus de 400 avions. Les pertes américaines furent importantes : 2 403 morts et 1 178 blessés. Trois cuirassés furent détruits ; seize autres navires furent endommagés, dont six cuirassés, trois croiseurs, quatre destroyers ; 188 avions anéantis. Les trois porte-avions de la flotte US du Pacifique, absents au moment de l’attaque, échappèrent au massacre. De leur côté, les Japonais perdirent dans l’attaque 64 hommes, 29 avions et cinq sous-marins de poche.

Aux États-Unis, cette attaque reste un des événements les plus marquants de l’histoire du pays et est synonyme de désastre national. Chaque année, le drapeau est mis en berne le 7 décembre.

Pearl Harbor constituait la plus grande base navale américaine dans l’océan Pacifique. Elle se trouvait sur la route des bases américaines de Guam, Wake et Midway. Elle s’étendait autour d’une rade peu profonde, dont l’entrée se faisait par un chenal très étroit de 400 mètres de large. Si c’était un bri sûr, c’était aussi une vraie souricière… Les bâtiments de guerre étaient amarrés deux par deux, par souci d’économie et par manque de place.

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Le dimanche 7 décembre, 86 unités se trouvaient dans la base : 28 destroyers, 9 croiseurs, 8 cuirassés, 4 sous-marins, un cuirassé-cible (l’USS Utah) et une trentaine de bâtiments auxiliaires. On comptait aussi 25 000 hommes et environ 300 avions et hydravions.

Devant la surprise totale de cette attaque, ce fut, pour les Japonais, du vrai « tir aux pigeons ». L’objectif stratégique de l’attaque était d’anéantir la flotte américaine stationnée à Pearl Harbor et de contraindre les forces américaines à quitter Hawaï pour se replier sur les bases de Californie. Approuvé officiellement le 5 novembre 1941 par l’empereur Hirohito, le plan d’attaque avait été élaboré dès le début de l’année 1941. L’amiral Isoroku Yamamoto et d’autres généraux avaient prévu une attaque en trois vagues mais le vice-amiral Chuichi Nagumo décida de n’en retenir que deux.Au total, 350 avions nippons furent impliqués dans l’attaque. Vers minuit, les sous-marins de haute mer lancèrent cinq sous-marins de poche qui se dirigèrent vers l’île d’Oahu.

À 3 h 58, le dragueur de mines USS Condor signala la présence d’un sous-marin dans la rade. L’amirauté de Pearl Harbor ne donna pas l’alerte. C’est entre 6 h et 7 h 15 que la première vague de 183 avions s’envola des porte-avions japonais, à quelque 400 kilomètres de là. A 7h, deux militaires américains qui avaient aperçu les premiers avions, donnèrent l’alerte mais ils ne furent pas pris au sérieux : l’état-major crut qu’il s’agissait d’aéronefs américains en provenance de Californie. A 7h40, commença l’enfer… La suite, nous la connaissons tous, de nombreux films ayant relaté ce sombre épisode de la guerre, dont le plus récent, le majestueux « Pearl Harbor » réalisé par Michael Bay, sorti en 2001.

USS Arizona

Le bilan humain de l’attaque fut lourd : 2 403 Américains sont morts et 1 178 ont été blessés : 218 morts et 364 blessés pour les soldats de l’armée de terre ; 2 008 morts et 710 blessés pour la Navy ; 109 morts et 69 blessés pour le corps des Marines ; 68 morts et 35 blessés civils, tués ou blessés par les bombes ou les éclats de bombes tombés dans les zones civiles, jusqu’à Honolulu.

USS Shaw

Dans la flotte américaine, ce fut le carnage. Près de la moitié des pertes américaines, soit 1 177 hommes, fut provoquée par l’explosion et le naufrage de l’USS Arizona. Celui-ci explosa à cause d’un obus de marine de 400 mm modifié en bombe de 800 kg. La bombe frappa le navire au niveau de la tourelle avant de 356 mm. Le blindage de pont plus fin de cette zone fut traversé par la bombe qui s’arrêta dans la soute à munitions et y explosa. l’USS Nevada fut endommagé par une torpille et un incendie ; il fut la cible de nombreuses bombes japonaises lorsqu’il se mit en route pour éviter la submersion dans le chenal et finit par toucher le fond de la rade par l’avant. Il fut renfloué par la suite. L’USS California fut touché par deux bombes et deux torpilles. L’équipage reçut l’ordre d’évacuer le navire. Il fut renfloué par la suite. L’USS Utah, ce cuirassé d’un modèle ancien était utilisé comme cible de bombardement mobile. Il constituait une cible facile et fut touché deux fois par des torpilles qui l’envoyèrent par le fond. L’USS Oklahoma fut frappé par cinq torpilles et chavira. L’USS Maryland fut atteint par deux obus de marine de 400 modifiés sans subir de dommages sérieux. L’USS Pennsylvania fut touché par une bombe de 250 kg au cours de la deuxième vague d’attaque alors qu’il était en cale sèche sans subir de dommages sérieux. L’USS West Virginia fut touché par 7 torpilles et 2 bombes de 800 kg. Il fut renfloué par la suite. L’USS Tennessee fut touché par 2 bombes de 800 kg défectueuses occasionnant seulement des dommages légers. Même si les Japonais ont concentré leurs tirs sur les navires de ligne, ils n’ont pas épargné les autres cibles. Le croiseur léger USS Helena fut torpillé et le choc provoqua le chavirement du mouilleur de mines USS Oglala situé à côté. Deux destroyers en cale sèche furent détruits lorsque des bombes touchèrent leur réservoir de carburant. L’incendie se propagea à d’autres navires. Le croiseur léger USS Raleigh fut touché par une torpille qui ouvrit une brèche. Le croiseur léger USS Honolulu fut endommagé mais resta en service. Le destroyer USS Cassin chavira et le destroyer USS Downes fut sérieusement endommagé. Le bateau de réparation USS Vestal, rangé bord à bord avec l’Arizona (alors en feu), fut gagné par les flammes qui ravageaient ce dernier et finit par sombrer à son tour. Le navire ravitailleur USS Curtiss fut également endommagé.

La coque de l’Arizona sert aujourd’hui de mémorial. Il continue d’ailleurs de perdre un peu de carburant, plus de 76 ans après l’attaque.

Le Mémorial sur l’USS Arizona

Finalement, l’attaque japonaise sur Pearl Harbor fut une brillante réussite tactique mais un échec du point de vue stratégique. Malgré les pertes, la base resta opérationnelle (le port, les pistes, les réservoirs de carburant et les ateliers de réparation n’ont pas été détruits ou marginalement). Yamamoto aurait dit : « Je crains que tout ce que nous avons réussi à faire est de réveiller un géant endormi et de le remplir d’une terrible résolution. » Il avait raison, puisque l’attaque de Pearl Harbour fut le déclic qui décida le président Roosevelt à engager son pays dans la Seconde Guerre mondiale aux côtés des Alliés, avec la quasi-unanimité du Congrès américain.

La suite, on la connaît, jusqu’à la conclusion définitive du conflit par l’explosion des deux bombes atomiques américaines sur le Japon, à Hiroshima le 6 août 1945 et Nagasaki le 9 août 1945. Mais, ceci est une autre histoire…

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