Chaque jour, une épave : 27 janvier 1944, les deux P-38 de La Ciotat et Les Lecques

0
Publicité

Chaque jour, découvrez dans www.plongee-infos.com l’histoire d’une épave, coulée à la même date par le passé, quelque part près des côtes françaises ou ailleurs dans le monde, déjà explorée… ou pas ! Vous retrouverez ainsi quotidiennement un nouveau site, pour vous confectionner une collection passionnante pour vos futures plongées ou simplement pour explorer… l’Histoire!

Le P-38G Lightning est un avion de chasse de la Seconde Guerre mondiale, fabriqué à partir de 1939 par la firme Lokheed. Il fut produit dans ses différentes versions à plus de dix mille exemplaires jusqu’en 1945, date de l’arrêt de sa fabrication. Les Allemands, lors de la seconde guerre mondiale, le surnommèrent «le diable à queue fourchue». Il était propulsé par deux moteurs Allison V-1710 de 12 cylindres en « V », développant 1725 cv chacun. L’avion mesurait 11,53 mètres de long sur 15,85 mètres d’envergure pour un poids à vide de 5,8 tonnes. Avec un plafond maximal de 13400 mètres et un rayon d’action de 4200 km, le P-38 se plaçait dans le haut du classement des meilleurs chasseurs. Il emportait 1 canon de 20 mm, 4 mitrailleuses de 12,7 mm et pouvait transporter 1 torpille, 2 bombes ou 10 roquettes de 127 mm.

Le 27 janvier 1944, le sous-lieutenant James Riley, de la 15e USAAF ainsi que Harry R. Greenup, tous deux pilotes de P38 Lightning, ont décollé de la base aérienne de Foggia en Italie, pour exécuter avec 27 autres avions une mission d’escorte de bombardiers B-17 chargés de détruire l’aérodrome de Salon-de-Provence. Le bombardement du terrain de Salon se révéla plus difficile que prévu car il se déroula sous un fort barrage de Flak (artillerie anti-aérienne), tandis que la chasse allemande était trois fois supérieure en nombre à l’escorte alliée. Les Allemands attaquèrent sans relâche la formation alliée et réussirent à abattre un B-17 au niveau de Lançon de Provence et deux P-38, ceux des deux pilotes cités plus haut, au-dessus du golfe de La Ciotat.

Les deux chasseurs s’abîmèrent dans la Méditerranée, à quelques kilomètres l’un de l’autre; le premier piloté par James Riley, n’eut pas de chance et heurta violemment la surface de la mer dans la baie de La Ciotat, tuant le pilote et disloquant l’avion. Le deuxième, piloté par Harry Greenup, eut plus de chance et parvint amerrir dans les règles de l’art. Le pilote put s’extraire de l’avion et fut fait prisonnier par les Allemands, pendant que son avion coulait lentement pour se poser au fond, à l’envers mais en parfait état.

Publicité

Le P-38 de Riley se trouve toujours par 30 mètres de fond aux coordonnées suivantes, latitude 43° 10’ 133 N et longitude 05° 37’ 316 E, devant la ville de La Ciotat, non loin du port. Comme une partie de l’avion a été relevée, on trouve seulement les deux ailes et quelques morceaux d’aluminium tordu. On a cru pendant un certain temps que cet avion était celui de l’écrivain Antoine de Saint Exupéry, disparu lui aussi dans la région, lors d’une mission de reconnaissance sur le sud de la France. Il n’en était rien et la découverte d’une pièce numérotée sur la carcasse engloutie permit d’identifier formellement l’avion comme étant celui de James Riley.

Le deuxième p-38 gît à quelques kilomètres de là, face à la commune des Lecques par 40 mètres de fond, en assez bon état, aux coordonnées suivantes : latitude 43° 10’ 090 N et longitude 05° 40’ 181 E. Il est à l’envers, le moteur droit et son hélice sont toujours fixés à l’aile. Le moteur gauche repose à côté de l’épave, arraché. Les fuselages de l’appareil (droit, gauche et central) sont en assez bon état, ainsi que le cockpit. Pour la petite histoire, le pilote de ce deuxième P-38, Harry Greenup, survivant, fut fait prisonnier jusqu’à la fin de la guerre. Quelques années plus tard, de retour dans son pays, il se tua avec sa femme suite à la chute de leur voiture dans le fleuve Colorado.

LEAVE A REPLY

Entrez votre commentaire s'il vous plaît !
Veuillez entrer votre nom ici


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.