Chaque jour, une épave : 23 avril 1917, le Savio, cargo italien coulé en Vendée

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Chaque jour, découvrez dans www.plongee-infos.com l’histoire d’une épave, coulée à la même date par le passé, quelque part près des côtes françaises ou ailleurs dans le monde, déjà explorée… ou pas ! Vous retrouverez ainsi quotidiennement un nouveau site, pour vous confectionner une collection passionnante pour vos futures plongées ou simplement pour explorer… l’Histoire!

Le Savio était un cargo à vapeur en acier, construit en 1888 aux chantiers Thompson Joseph & Sons de Sunderland en Grande Bretagne, pour le compte de la compagnie Rowland & Marwood Steam Ship Co, de Whitby. Le nom de baptême du cargo à son lancement était le Discovery. Long de 86 mètres, large de 12 mètres et 1922 tonnes à la jauge, il était propulsé par une machine à vapeur à triple expansion de 1060 cv sur une seule hélice.

Les chantiers Thompson Joseph & Sons de Sunderland en Grande Bretagne, où fut construit le Savio, ex-Discovery

Le discovery a navigué sans histoire pendant près de 20 ans pour sa compagnie d’origine, avant d’être vendu en 1907 à la compagnie Martin & Marquand, de Cardiff en Irlande, avec qui il garda le même nom. En 1912, le Discovery passa sous pavillon italien et fut rebaptisé le Savio, lors de son acquisition par la compagnie Carnevali, de Ravenne. Il était manœuvré par 20 marins sous le commandement du capitaine Cipriani.

Le 23 avril 1917, alors qu’il assurait la liaison entre l’Italie et l’Ecosse, le Savio fit une mauvaise rencontre qui abrégea sa carrière : Croisant au large de la Bretagne, face à Belle Ile, il fut arraisonné par le sous-marin allemand UC 36 qui l’a coulé au moyen de charges explosives, après l’évacuation de son équipage.

Le sous-marin allemand UC 36 a coulé de nombreux navires en face de la Bretagne en mars et avril 1917, avant de finir lui aussi près d’Ouessant en mai de la même année

L’UC 36, commandé par le Kapitänleutnant Gustav Buch, patrouillait souvent dans la zone de la Bretagne où il afficha de nombreuses victimes à son palmarès : le patrouilleur Amérique, le cargo Brode, le cargo Baynaen, le pêcheur Etoile Polaire, le cargo Ferdinand, le cargo Hugin, le cargo Kong Inge, le cargo Russia et le voilier Léontine en mars 1917, le cargo Kenilworth, le cargo Hirondelle, le voilier La Providence, le cargo Verjo en avril 1917 (auxquels on ajoute le Savio). Finalement, l’UC 36 fut éperonné et coulé par le cargo français Molière, près d’Ouessant en mai 1917.

Concernant la perte du Savio, le rapport établi par le sous-lieutenant D’Orval, de la Gendarmerie Nationale du Morbihan, donne tous les détails de l’attaque :

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Le rapport établi par le sous-lieutenant D’Orval, de la Gendarmerie Nationale du Morbihan, sur l’attaque du Savio

« Le 23 avril à 8h30, le vapeur italien Savio chargé de 3100 tonnes de charbon, venant de Glasgow et allant à Gênes a été canonné et coulé à 20 milles au sud-est de Belle-Ile par un sous-marin allemand.

Ce vapeur mesurait 86 mètres de long sur 12 de large et jaugeait 1188 tonneaux. Il était commandé par le capitaine Antonio Cipriani, commandant aidé d’un second et d’un chef mécanicien et 18 hommes d’équipage.

A une distance de 3 milles environ, le sous-marin tira 6 coups de canon dont un ou deux atteignirent la passerelle et une embarcation. L’équipage mit aussitôt ses 2 canots à la mer et il s’éloignait de son navire lorsque 2 coups de fusil furent tirés sur les hommes par le sous-marin qui arrivait à toute vitesse.

Les marins italiens s’arrêtèrent. Le commandant du sous-marin prit à sa remorque le canot dans lequel se trouvait le commandant du vapeur pour le conduire près de son navire qu’il fit fouiller minutieusement. Puis il fit placer plusieurs bombes, à l’extérieur et à l’intérieur et donna l’ordre aux 2 canots de s’éloigner rapidement.

L’attitude du commandant allemand a été plutôt menaçante et insolente, il a notamment traité les Italiens de « bâtards ». Le capitaine Cipriani avait pu détruire ses documents et jeter ses vivres à la mer. Le sous-marin de 60 mètres de long environ, ne portait ni nom ni numéro. On ignore la direction qu’il a prise ; lorsque les marins italiens l’ont perdu de vue, il était toujours près de leur navire qui n’avait pas encore été coulé.

Les marins italiens ont atterri à Port-Kérel-en-Bangor, sur la côte sud de Belle Ile le 23 à 15 heures, sains et saufs. Ils sont partis de belle Ile le 25 par le bateau de 9 heures à destination de Quiberon et Nantes. Ils purent ensuite rentrer en Italie en train. »

L’épave du Savio dort encore aujourd’hui par 55 mètres de fond à la sortie de l’embouchure de la Loire face à Noirmoutier et au sud-est de Belle Ile, aux coordonnées : latitude 47° 00’ 472 N et longitude 2° 47’ 407 W. L’épave a été explorée par le groupe de chasseurs d’épaves de la région, Plongée-Anges, mais est toujours en attente de confirmation quant à son identité certaine.

Lien vers vidéo Dailymotion du groupe Plongée-Anges :

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