Chaque jour, une épave : 10 avril 1917, le Salta, le paquebot malchanceux

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Chaque jour, découvrez dans www.plongee-infos.com l’histoire d’une épave, coulée à la même date par le passé, quelque part près des côtes françaises ou ailleurs dans le monde, déjà explorée… ou pas ! Vous retrouverez ainsi quotidiennement un nouveau site, pour vous confectionner une collection passionnante pour vos futures plongées ou simplement pour explorer… l’Histoire!

Le Salta était un paquebot construit en 1911 par Forges & Chantiers de la Méditerranée, à La Seyne sur Mer pour la Société Générale des Transports Maritimes à Vapeur de Marseille. Il mesurait 137 mètres de long sur 16 mètres de large pour 9,6 mètres de tirant d’eau, jaugeait 7285 tonnes et était propulsé par deux machines à vapeur à triple aspiration et six chaudières pour une puissance totale de 7 200 cv, sur deux hélices qui lui donnaient une vitesse de 16,8 nœuds. Il pouvait transporter 56 passagers en 1ère classe, 140 en seconde et 1576 émigrants dans son entrepont. Son lancement se fit en grande pompe le 13 mars 1911, avec comme marraine, l’épouse du président de la compagnie.

Le Salta n’a pas eu une vie très facile, elle fut même assez agitée de problèmes en tous genres. En juin 1911, il a rapatrié les survivants du cargo Diolibah, coulé accidentellement par le cargo Libéria, au cours d’une tentative de remorquage. Le Diolibah remorquait le Libéria quand il est tombé en travers suite à une avarie de machines. Le Libéria l’a alors éperonné et coulé au large des Canaries. En décembre 1911, le Salta s’est échoué au large de l’estuaire de Rio Plata dans une tempête, mais il a pu être renfloué par 6 remorqueurs. En janvier 1912, il entrait en collision avec le navire anglais Palawan.

En 1915, le Salta a été affrété par l’Amirauté. Il passa alors sous pavillon britannique comme navire-hôpital, pour rapatrier les blessés de guerre.

Le 10 avril 1917, alors qu’il était commandé par le capitaine Rio, le Salta se trouvait en convoi, suivi de trois autres navires-hôpitaux, devant le Havre.

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A 11h40, le convoi se présentait devant Le Havre escorté par des destroyers et passait la bouée d’atterrissage à sifflet. L’escorteur auxiliaire anglais Diamond hissa le signal “me suivre”, mais inquiet sur la sécurité du chenal, le Salta vira de bord, il préférait, n’ayant pas de pilote, laisser passer d’abord les destroyers.

A 11h43, comme il achevait sa manœuvre un demi-mille au nord de la bouée, se trouvant alors en bordure d’un champ de mines, son arrière toucha une mine, chavira et coula en 9 minutes. Malgré l’intervention de deux destroyers, quatre chalutiers et du canot de sauvetage de la Chambre de Commerce, on ne put sauver que 74 des 250 personnes à bord. Le capitaine Rio disparut avec son bâtiment.

Peu de temps auparavant, un chapelet de mines avait été posé par le sous-marin allemand UC-26 (Matthias Graf von Schmettow). Ces mêmes mines firent simultanément une deuxième victime : le destroyer anglais P26 qui se portait au secours du Salta, toucha à son tour une mine et fut littéralement coupé en deux. Les deux parties du navire flottèrent encore une trentaine de minutes, ce qui laissa au second destroyer britannique, le P19, le temps de recueillir 40 rescapés sur les 59 marins du P26.

Au cours des jours suivants, la mer rejetait nombre de cadavres à la côte, entre le village de Cauville et la jetée Nord de l’avant-port du Havre. Deux mois après le drame, des pêcheurs recueillaient encore au large des cadavres.

En 1920 eurent lieu des opérations de relevage de 34 épaves de la rade du Havre, mais l’épave du Salta n’a jamais été renflouée et dort toujours sur fond de 20 mètres, devant le cap de la Hève, tout près de la bouée cardinale nord, aux coordonnées : latitude 49° 32′ 194 N, longitude 00° 02′ 227 W. L’épave est en grande partie détruite par les pétardages pour dégager le passage, mais on peut encore parcourir les restes sur toute la longueur du navire, surmontés au milieu par les machines et les chaudières bien visibles.

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