Chaque jour, une épave : 14 décembre 1992, le Plein Ciel

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Chaque jour, découvrez dans www.plongee-infos.com l’histoire d’une épave, coulée à la même date par le passé, quelque part près des côtes françaises ou ailleurs dans le monde, déjà explorée… ou pas ! Vous retrouverez ainsi quotidiennement un nouveau site, pour vous confectionner une collection passionnante pour vos futures plongées ou simplement pour explorer… l’Histoire!

jaugeant 180 tonneaux, construit en 1965 aux chantiers Siccna, à Saint-Malo, ce beau chalutier destiné à la pêche hauturière, représentatif de la construction navale de l’époque, commence sa carrière à l’armement Goalabré, à Lorient, pour lequel il navigue pendant quatorze ans. Le Plein Ciel est ensuite racheté, en février 1979, par l’armement Monfort et Consorts.

Partant de Lorient, il lui fallait environ quarante heures de route pour se rendre jusqu’au canal Saint-Georges, à la hauteur de l‘île de Man, afin de pouvoir chaluter pendant dix jours et revenir à son port d’attache pour la vente, le quatorzième jour. La mer d’Irlande est souvent dure et René Monfort ne compte plus les fois où il dut se mettre à la cape, les carreaux de la timonerie éclatant sous l’assaut furieux des vagues, restant même une fois plus de trente-six heures d’affilée à la barre de son bateau, luttant contre la fatigue et les éléments déchaînés.

Pour un marin comme René Monfort, qui a commencé la pêche à quatorze ans comme cuistot sur un thonier en bois sur lequel il voyait le jour à travers le bordé aux planches disjointes lorsqu’il était sur sa couchette au vent, le Plein Ciel est un bateau confortable et un solide bourlingueur.

Puis sonne l’heure, tant redoutée pour certains mais tant attendue par d’autres : la retraite. Le bateau est alors vendu à Monsieur Michel Despré, de Saint-Malo, qui navigue quelques années avec et le cède ensuite à l’armement Nord-Bretagne, filiale de pêche fraîche de la société Comapêche. Le Plein Ciel est alors désarmé, mais au lieu de finir chez un ferrailleur, il va connaître un destin très spécial : il va servir de cible d’entraînement pour des actions de sabotage sous-marin par le redoutable « Commando Hubert », les nageurs de combat des Commandos Marine, fleuron des Forces Spéciales Françaises…

C’est ainsi que le 14 décembre 1992, par un matin hivernal froid et humide comme peut en connaître la Bretagne, non loin de la côte sud-ouest de l’île de Groix en face de Lorient, Le Plein Ciel est à l’arrêt, avec personne à bord.

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Deux ombres silencieuses progressent dans une discrétion absolue, sans aucune bulle, à quelques mètres sous la surface. Reliés par une sangle, la tête entourée des deux tuyaux annelés de leurs appareils à circuit fermé, les deux nageurs de combat s’avancent inexorablement vers leur objectif. Tous deux portent sur le dos une « charge nageur » composée de tolite d’aluminium, un explosif à haut pouvoir destructeur.

Images d’illustration

Les charges sont rapidement placées sous la coque. La première partie de l’opération s’est déroulée conformément au plan, la phase de repli peut alors commencer pour les deux hommes. Quelque temps après, deux fortes explosions retentissent coup sur coup, suivies d’une énorme gerbe d’eau s’élevant vers le ciel gris. Quand cette colonne liquide retombe dans un bruit de tonnerre, le chalutier a déjà pris une gîte importante. La fin n’est plus qu’une question de minutes et la mer se referme alors définitivement sur sa carcasse…

Il gît dorénavant par 40 mètres de fond, incliné de 45° sur tribord, à la latitude 47° 37’ 016 N et longitude 003° 31’ 937 W.

Retrouvez l’intégralité de l’histoire du Plein Ciel et son exploration complète dans le fameux ouvrage « Naufrages en Pays de Lorient », de Jean-Louis Maurette et Christophe Moriceau : https://www.scyllias.fr

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