Chaque jour, une épave : 13 avril 1919, le Fetlar à Saint-Malo

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Chaque jour, découvrez dans www.plongee-infos.com l’histoire d’une épave, coulée à la même date par le passé, quelque part près des côtes françaises ou ailleurs dans le monde, déjà explorée… ou pas ! Vous retrouverez ainsi quotidiennement un nouveau site, pour vous confectionner une collection passionnante pour vos futures plongées ou simplement pour explorer… l’Histoire!

Le Fetlar était un cargo caboteur à vapeur en acier, construit en 1898 à Glasgow par les chantiers Barclay et Curle Co, sous le nom de Ape, pour le compte de la compagnie Burns G & J, de Glasgow. En 1912, l’Ape passa dans les mains de la compagnie Newhouse H & Co, de Great Yarmouth. Puis en 1916, il changea encore de propriétaire pour aller rejoindre la compagnie Cunningham, Shaw & Co, dans la même ville. Racheté en 1918 par la compagnie North of Scotland & Okney & Schetland & May Steam Navigation Co, d’Aberdeen, le vapeur prit le nom de Fetlar et assura des liaisons trans-Manche et parfois le cabotage sur les côtes anglaises.

Le navire de 55 mètres de long sur 8 mètres de large et 4 mètres de tirant d’eau, jaugeait 464 tonnes et était propulsé par une machine à vapeur à triple expansion de 85 cv alimentés par une chaudière, sur une seule hélice.

Le Fetlar effectuait des liaisons régulières entre les côtes anglaises et la Bretagne. Le petit vapeur était habitué a effectuer le voyage vers St-Malo et son capitaine en connaissait bien les passes. En ce mois d’avril 1919, il était parti de Southampton avec 280 tonnes de marchandises diverses, de la farine, de l´avoine, des creusets de fonderies, des tôles ondulées et des chaussures. Arrivé en vue de l’île de Cézembre dans l’après-midi du dimanche 13 avril 1919, le vapeur s’apprêtait à doubler le phare du Grand Jardin lorsque vers 15h45 il talonna sur une roche pourtant fort bien connue, le Bunel. Celle-ci était située à l´entrée de la principale passe, aujourd´hui indiquée par une bouée.

Le beau temps et la mer parfaitement calme permit à l’équipage de ne pas céder à la panique. Ayant découvert une voie d´eau importante, le capitaine fit stopper les machines et éteindre les chaudières pour éviter qu´elles n´explosent au contact de l´eau qui montait rapidement dans les cales. Puis le commandant dut se résoudre très rapidement à abandonner son navire, le niveau de l’eau montant très dangereusement dans les cales. Tous les hommes de l’équipage purent embarquer dans les canots de sauvetage du cargo sans difficulté, grâce à la clémence de la météo. Porté par le courant vers l’est, le Fetlar dériva pendant une demi-heure avant de s’enfoncer définitivement dans l’eau à environ 800m au nord de Cézembre. Il était 16h10.

Les tacauds, locataires habituels de l’épave

Témoin du naufrage, le petit sloop Marie Catherine qui venait de Granville avec une cargaison de 13 tonnes de phosphate à destination de St-Cast le Guildo, était légèrement au nord-est de Cézembre lorsqu’il avait aperçu le vapeur dériver et commencer à couler. Le patron du voilier décida alors de se rapprocher du navire pour porter assistance aux marins en difficulté. Mais se rapprochant trop près du vapeur, il fut entrainé par les remous violents provoqués par le naufrage et par la marée montante, et alla se briser sur les rochers de la Petite Conchée. L’équipage, au lieu de sauver les marins du Fetlar, ne put faire autre chose que se sauver lui-même dans le canot du bord. Le dimanche soir, les canots de sauvetage du Fetlar arrivèrent au port de Saint-Malo en même temps que celui de la Marie Catherine, malheureux sauveteur fort mal récompensé de son acte de bravoure…

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L’association archéologique ADRAMAR a réalisé une visite virtuelle en 3D de l’épave du Fetlar. Visible sur www.adramar.fr

Le Fetlar repose toujours sur un fond de 25 mètres, tout près de l’île de Cézembre, aux coordonnées : latitude 48° 41’ 093 N et longitude 2° 04’ 377 W. L’épave en très bon état, posée droit sur sa quille, sur un fond de sable et de rocaille, est devenue l’un des sites de plongée incontournables de la région de Saint-Malo. La plongée se déroule entre 19 et 25 mètres, sans difficulté et accessible à tous niveaux. Les cales peuvent être visitées ainsi que la machinerie. L’hélice et le safran sont encore en place. L’épave est habitée d’une faune relativement dense dans ses flancs où des bancs de tacauds viennent chercher abri. Les trous et anfractuosités peuvent cacher quelques congres et homards. Par temps clair, le Fetlar est assez photogénique et les photographes peuvent y faire des clichés très sympathiques.

 

1 COMMENT

  1. Pour avoir plongé Entre st malo et les iles chausey pendant un an en 1957, je me souviens que c’était mal pavé et que par brouillard, c’est à dire souvent, il fallait bien regarder devant !
    En plus un courent d’enfer lors de certaines marées…Bravo à vous les plongeurs et scaphandriers bretons.

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