Chaque jour, une épave : 1er février 1917, le Sainte Hélène

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Chaque jour, découvrez dans www.plongee-infos.com l’histoire d’une épave, coulée à la même date par le passé, quelque part près des côtes françaises ou ailleurs dans le monde, déjà explorée… ou pas ! Vous retrouverez ainsi quotidiennement un nouveau site, pour vous confectionner une collection passionnante pour vos futures plongées ou simplement pour explorer… l’Histoire!

Le Sainte Hélène était un cargo à vapeur, mis à flot en 1893 par les chantiers William Gray & Co, de West Hartlepool en Grande Bretagne, pour le compte de la compagnie anglaise Mango & Co d’Istanbul en Turquie, sous le nom d’origine SS Demetrio Schilizzi, mais sous pavillon anglais. D’une longueur de 86 mètres pour une largeur de 12 mètres et un tirant d’eau de 5 mètres, il jaugeait 2128 tonnes et était propulsé par une machine à vapeur à triple expansion de 219 cv. En 1904, il passa sous le pavillon français et devint la propriété de la compagnie marseillaise Daher &Cie. Il prit à cette occasion le nom de Sainte Hélène.

Depuis 1887, les Marseillais Barban et Daher tentaient de trouver un moyen pratique d’expédier des cargaisons lourdes et encombrantes. Après quelques opérations d’affrètement réussies, les deux associés décidèrent de fonder leur propre compagnie maritime. En 1895, ils ont acheté le Saint-Jacques à la Société Navale de l’Ouest et ont ouvert une ligne entre Marseille et la Tunisie.

En 1899, Barban se retira et Paul Daher resta seul propriétaire de la Société de Navigation à Vapeur Daher. Un second cargo plus gros, le Saint-Nicolas, fut acheté, qui remplaça le Saint-Jacques, perdu sur Cap Couronne, à l’ouest de Marseille, en novembre 1899. En 1904, Daher acheta un plus grand cargo : c’était le Sainte Hélène, qui servit à transporter des matériaux lourds tels que des locomotives et des rails. Plus tard, Le Sainte Marguerite, acheté en 1913, était encore plus grand et confirmait la spécialisation de Daher dans le transport lourd. Les deux navires ont été réquisitionnés par l’État français pendant la Première Guerre mondiale.

Le Sainte Marguerite expédia des batteries d’artillerie lourde sur le front de l’Est et fut coulé au large de Matapan (Grèce) en 1915 par un U-boat. Le Sainte Hélène, réquisitionné à Bône, fut affecté en Méditerranée comme navire auxiliaire chargé de transporter du matériel et du ravitaillement pour les troupes. Puis il fut libéré de ses obligations patriotiques le 16 septembre 1916 et reprit ses activités pour le compte de Daher. Il allait quand même connaître un destin tout aussi funeste que le Sainte Marguerite.

Le 1er février 1917, le Sainte Hélène sauta sur une mine mouillée par le sous-marin UC-21 (OL Reinhold Saltzwedel) à l’embouchure de la Gironde à 2 milles nautiques dans le SW de La Coubre et sombra très rapidement. Tout l’équipage a pu être sauvé, il n’y eut aucune victime à déplorer.

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Le 9 Février 1917, le préfet de la Gironde envoyait la note suivante au Ministre de la Marine: “J’ai l’honneur de vous faire connaître, à toutes fins utiles, que le vapeur français SAINTE HELENE, chargé de 3000 tonnes de charbon, a coulé en cinq minutes le 1er Février au matin, à l’embouchure de la Gironde, après avoir touché une mine à la hauteur de phare de Cordouan. L’équipage se composait de 27 Français, 2 Espagnols et 1 Grec qui ont tous été sauvés.” L’aspirant pilote Rodolphe Téteau reçut à cette occasion un témoignage officiel de satisfaction pour « avoir fait preuve d’un sang-froid exemplaire en restant à son poste jusqu’à ce que le vapeur Sainte Hélène qu’il pilotait, soit englouti. »

L’épave du Sainte Hélène gît toujours par 26 mètres de fond, dans l’embouchure de la Gironde non loin du phare de la Coubre à La Palmyre (près de Royan), aux coordonnées: latitude 45° 39’ 622 N et longitude 01° 12’ 540 W.

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