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Par Pascal Bernabé

C’est un aspect trop souvent négligé dans l’enseignement de la plongée tek et spéléo ! Cela veut dire bien sûr que l’on plonge à plusieurs, mais c’est de loin la pratique la plus usuelle, même en spéléo. Je ne parle pas bien sûr des plongées extrêmes, en majorité le fait de plongeurs solitaires, en tout cas en Europe. 

La seule communication connue se limite le plus souvent aux signaux classiques appris lors des passages de niveaux. Ils sont insuffisants et inadaptés à la pratique du Tek et de la spéléo, beaucoup plus riche, variée et complexe.

Il existe pourtant déjà des moyens simples, peu chers, faciles à mettre en œuvre et adaptés pour communiquer entre plongeurs Tek et/ou spéléo ! Nous n’aborderons pas ici les moyens radios sous marins avec ou sans fils.

1. Les signaux de lumière :

C’est le moyen le plus facile et le plus rapide de communiquer à distance. Il n’existe en effets que 3 signaux de base :

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-OK (mouvements circulaires)

-ATTENTION (mouvements courts et lents de haut en bas)

-ALERTE (mouvements larges et rapides dans n’importe quelle direction : haut en bas ou d’un côté à l’autre)

Ces signaux appellent obligatoirement une réponse ou une confirmation.

Exemple :

-OK ? D’un plongeur

-OK en réponse de son coéquipier

Ces signaux se font avec un éclairage principal assez puissant, au minimum de type 10 watts HID ou l’équivalent en LED, et au faisceau suffisamment concentré (faisceaux larges inutiles !), et tenu à la main ou plutôt utilisé avec une poignée main libre type Goodman.

Evidemment si cet éclairage est sur un casque, il sera difficile de communiquer par signaux lumineux, en plus du fait que l’on risque d’aveugler ses coéquipiers.

Les mouvements, pour être efficaces, doivent suffisamment être lent et précis.

Si les plongeurs sont très rapprochés, il vaut mieux éclairer une paroi, par exemple en galerie ou en pénétration d’épave. Sinon, en éclairage direct, il vaut mieux s’éloigner et légèrement baisser le phare.

2. Les signes avec les mains :

Beaucoup plus complets, ils sont adaptés et permettent de faire de véritables petites phrases spécifiques, à condition d’avoir le temps et la visibilité.

-Surface : plongée finie, on remonte

-OK

-Attente

Remarque :

Lorsqu’on communique par signe, surtout en plongée souterraine, il est important :

-de ne pas aveugler son coéquipier avec sa lampe à main ou sur casque

-mais plutôt d’éclairer ses mains

3. « Touch Contact »

Utilisé lors d’une visibilité très mauvaise voir nulle à 2 sur le fil, l’un suivant l’autre en lui tenant le bras ou pire la jambe.

Quelques exemples :

Poussée vers l’avant du bras du coéquipier : va en avant

Bras du coéquipier tiré vers l’arrière : va en arrière

Une ou deux pressions fortes sur le bras du coéquipier : stop/arrête-toi

Remuer fortement un bras ou une jambe du coéquipier : urgence

4. Ardoises, wetnotes (petit bloc de poche destiné à communiquer par écrit ou inscrire les tables)

On peut les placer :

-sur les parachutes jaunes en cas d’envoi à la surface pour un problème (communication avec la sécurité surface)

-dans les poches

-sur les blocs de décompression ou relais ou narguilé

-avec les plongeurs de sécurité

On les réserve à un échange d’information plus complexe. Cela oblige les plongeurs à être très proche et stabilisés, avec une visibilité correcte qui ne risque pas de se dégrader.

En gros, on évitera ce type de communication

-en mer par forte houle, courant, en pleine eau…

-en spéléo avec une mauvaise visibilité, risques avec le fil…

Remarque : écrire sur une ardoise, par l’attention et la durée que l’opération nécessite peut entraîner les problèmes suivants, surtout en plongée souterraine :

-perte du fil ou de la ligne de décompression

-ou emmèlage dans la fil d’Ariane

-perte de repères visuels

-diminution de la visibilité  à cause du peu d’attention porté à l’équilibrage

5. Les parachutes peuvent être un moyen de communiquer :

-orange : OK

-jaune : problème avec si possible une ardoise accrochée pour les détails.

6. Les informations communiquées sur le fil : étiquettes, flèches, plaquettes écrites, fils…

7. les sonnettes sur lesquels on tire sous l’eau et qui activent, via une cordelette une sonnerie en surface utilisées au corail (sur le bateau) et parfois en spéléo.

Toutes ces techniques ne sont utilisables qu’après un entraînement approprié.

Matériel :

-plaquettes classiques avec crayon gras attaché (il peut être intéressant d’y rajouter une gomme accrochée)

-wetnote type DIR trouvable sur le net ou tout simplement carnet de topographie étanche PETZL avec crayon gras et gomme : dans un cas comme dans l’autre le format permet de le glisser dans une poche de combinaison étanche et les nombreuses pages permettent de communiquer longuement en plus de plusieurs tables de décompression.

-Certains fabricants ont sorti un grand parachute Tek avec bec de canard, soupape etc…

Ardoise et crayon pour communiquer les informations vitales à la surface : orange si tout va bien et jaune en cas de problème.

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